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La littérature féminine d’expression française au Maghreb

La littérature féminine d’expression française au Maghreb
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I-1-La littérature maghrébine d’expression française
La littérature du Maghreb représente un concept imprécis et une problématique qui
proviennent de son historicité complexe pour reprendre l’expression de Charles Bonn.
Cette littérature renferme des écrits dont le Maghreb (Algérie, Tunisie, Maroc) constitue
la réflexion ou l’espace imaginaire et ayant des auteurs de diverses origines ; voir de
différentes cultures.
En l’occurrence, la société maghrébine témoigne une multiplicité de langues à savoir
arabophone, francophone et berbère. De ce fait, la littérature au Maghreb assiste à un
contact et une richesse linguistiques, c’est ce que nous le concevons, ainsi, dans la
citation ci-dessous :
« L’histoire du Maghreb nous installe devant une modalité sociolinguistique du contact
des langues.la langue arabe et les parlers berbères sont en contact avec la langue de la
colonisation. Cette situation a généré une production littéraire très diversifiée. »
5
Cela veut dire du plus que la production littéraire maghrébine d’expression française a
longtemps été attachée à la problématique de l’identité culturelle.
La naissance de cette littérature n’était que pendant l’entre deux guerres. En effet, c’est
dans les années 50 que le roman maghrébin avait procuré « un langage littéraire
original »
6
.Cette période reconnaissait l’émergence d’une élite des écrivains
introduisant eux- mêmes cet « indigène » stéréotypé ; présentant une vision percée de
l’intérieur, ainsi nous lisons dans la littérature maghrébine de langue française :
« C’est au lendemain de la seconde guerre mondiale et plus précisément
dans les années 50 que s’élabore(…) un langage littéraire original qui va
progressivement s’individualiser et s’autonomiser. Contrecarrant la visée
hégémonique de la littérature française de colonies, des auteurs de talent
donnent leurs lettres de créance à la greffe et anoblissent le batard.
Renversant les pôles d’allocution (se faisant sujet et non plus uniquement
objets du discours romanesque), les algériens Feraoun, Mammeri, Dib,
bientôt suivis de Haddad, Assia Djebar et du marocain Ahmed Sefrioui,

5
R LAROUI, « Les littératures francophones du Maghreb » in Québec français, n 127, 2002, pp.48-51.
6
Ch. BONN., N KHADDA et al, La littérature maghrébine de langue française, EDICEF-AUPELF,
Paris, 1996, p.07.
13
introduisent sur la romanesque un indigène non stéréotypé, représenté selon
une vision du dedans sympathique et/ou démystifiante. »
7
Par ailleurs, le roman au Maghreb dans cette période de (1945-1962) a été relativement
lié aux luttes contre le système colonial.
A cet effet, la langue de colonisateur prédomine les écrits maghrébins sous un état de
marginalisation de la langue arabe.
De cette langue étrangère, on a fait marquer le roman maghrébin dans une « page »
culturelle à caractère maghrébin ; une question qui a reconnu une polémique et une
réflexion vives, notamment sur cette langue qui servait de langue d’expression pour la
plupart des écrivains au Maghreb.
De ce fait, on réclamait la maghrébinité de cette littérature qui paraissait être visée au
public métropolitain.
Le roman maghrébin de langue française représente un espace étranger et qui porte
entre autre une culture étrangère vis-à-vis de lecteur européen.
La littérature maghrébine d’expression française témoigne une passerelle qui se trouve
entre les deux générations ; ceux des années 50, 60 (Mouloud Feraoun, Mouloud
Mammeri, Dib, Driss Chraïbi) et ceux des années 80 (Mehdi Charef, Leila Sebbar,
Azouz Begag, etc.), sous un voile de « témoignage plus ou moins vécu, même quand il
s’agit de fiction »
8
.
I-1-1-La production maghrébine de langue française : expression et subversion
La production littéraire au Maghreb sous le contexte colonial et dont le choix de
l’expression fut la langue de colonisateur persiste jusqu’à présent.
D’ailleurs, écrire dans la langue de « l’autre » constitue son ouverture et lui tend du
même à se libérer, à transmettre l’actualité locale.

7
Ibid. p.07.
8
Ibid. p.8.
14
Ainsi nous le concevons dans ce qui se suit :
« Jusqu’aux indépendances, la question du choix du français, langue du
colon, comme langue d’écriture ne se pose pas véritablement. Le français
offre en effet le seul moyen de se faire entendre de l’opinion publique du pays
colonisateur : il est donc une arme efficace au service de la libération
nationale.[…] .si on consulte les statistiques de la production littéraire
maghrébine de langue française établies par Jean Déjeux, on constate une
chute très importante de la production immédiatement après l’indépendance
algérienne en 1962 […] puis une hausse spectaculaire à partir de 1966, pour
dépasser régulièrement les 20 titres par an depuis 1980 […].
Ces statistiques ont assurément le mérite de montrer le lien étroit de cette
production littéraire avec l’actualité politique. »


En Algérie
La littérature algérienne de langue française avait reconnu comme première
romancières ; Taos Amrouche avec son roman Jacinthe Noire en 1947. Cette année voit
paraitre ainsi Djamila Debèche avec son roman Leila jeune fille d’Algérie 1947,
différemment au roman narcissique de Taos Amrouche, elle voulait rhabiller ses écrits
de la revendication sociale et plaider pour donner la parole aux femmes. Donc, le point
de départ de ces écrivaines a été sous le contexte colonial.
Durant le déclenchement de la guerre de libération, la littérature féminine en Algérie fait
apparaitre d’autres figures que leurs écrits sont axés sur la femme. À titre d’exemple :
Assia Djebbar avec ses romans : la soif (1957), les impatients (1958). Ses écrits
continuent leur fleurissement après l’indépendance ainsi : les enfants du nouveau monde
(1962), les Alouettes naïves (1967).
A partir des années 73, 76, d’autres femmes vont inscrire leurs noms tel que : Assia
Dridi avec God et trinité (1973), Aicha Lemsine avec la chrysalide (1976) et tant
d’autres.
Les années 80 témoignent un afflux d’autres nouveaux noms et une augmentation des
écrits de femmes, à titre d’exemple : Nadia Ghalem avec les Jardins de cristal (1981)
Leila Sebbar avec Fatima ou les Algériennes au square (1981) Farida Belghoul avec
Georgette (1986), Assia Djebar revient de nouveau avec Femmes d’Alger dans leur
appartement (1980), l’Amour, la fantasia (1985).
L’année 1990 connait de plus une effervescence des romans de femmes, nous prenons à
titre d’exemple : Ferrudja Kessas avec Beur’s story (1990), Malika Mokeddem avec les
Hommes qui marchent (1990), Nina Bouraoui avec la voyeuse interdite (1991).
Au Maroc
« La littérature marocaine est plus importante en arabe qu’en français. Nous
ne trouvons pas de romans écrits en français par des femmes avant
l’indépendance du pays (02 mars 1956). Il faut donc attendre 1958 pour voir 
20
Elissa chimenti, juive de Tanger publier Au cœur du harem, roman
marocain »
19
.
Jean Déjeux précise dans la citation ci-dessus qu’avant l’indépendance du pays, le
roman marocain écrit par des femmes, a été plus en arabe qu’en français. Ce n’est qu’en
1958 qu’apparait Elissa Chimenti pour marquer l’élan de l’écriture féminine.
En 1980, la femme écrivaine, au Maroc, commence à s’imposer. Nous assistons à
Halima Ben Haddou avec son roman Aicha la rebelle (1982), Leila Houari avec Zeida
de nulle part (1985), Badia Hadj Nasser avec audace fait paraitre le voile mis à nu
(1985), Noufissa Sbai avec l’Enfant endormie (1987); un roman qui développe la vie de
femmes et leur conditions.
Ces romans qui tiennent à relater la femme, continuent à s’émerger dans les années 90 à
l’instar de Nouzha Fassi avec le Ressac (1990), Fatiha Boucetta avec Anissa captive
(1991).
En Tunisie
Face à la langue arabe, la littérature tunisienne de langue française a vécu la même
situation qu’au Maroc.
À cet effet, Déjeux fait marquer la quantité nombreuse de la production littéraire de
langue arabe en fonction de sa « sœur » la langue française, il le retrace comme suit :
« Il est clair qu’en Tunisie la littérature de langue arabe est qualitativement
plus importante que celle de langue française. Les écrits des tunisiennes sont
également plus nombreux en langue arabe qu’en langue française, du moins
en ce qui concerne les recueils de nouvelles »
20
.
Durant les années 70, des tunisiennes font leur entrée, écrivant en langue française.
Nous citons : Souad Guellouz avec La vie simple (1975), Jalila Hafsia avec Cendre à
l’aube (1975), Souad Hedri avec son roman Vie et Agonie (1979).

19 Ibid. p.45.
20 Ibid. p 51. 
21
En outre, les années 80 reconnaissent d’autres noms ainsi : Frida Hachemi, Bahidja
Gaaloul, Hélé Béji.
Le années 90 voient apparaitre des nouvelles romancières tel que : Fawzia Zouari avec
son œuvre La Caravane des Chimères (1990), Emma Bel Haj Yahia avec Chronique
frontalière (1991).
En somme, sous les subversions qu’a vécu le Maghreb, au cours des années, les femmes
à leur tour ont affirmé leur présence et ont pris la parole à travers des écrits qui
soutiennent des conditions sociales et notamment qui plaident en faveur de la femme.
La quantité de leurs écrits s’accroît au travers du temps.
Au fil de temps, nombreuses sont les femmes qui ont marqué la littérature féminine au
Maghreb. De ce fait, nous mettrons en lumière deux noms phares : Isabelle Eberhardt et
Assia Djebbar.
I-3-Assia Djebbar
Avant de parler de son écriture, il est utile d’en connaître la biobibliographie dans la
section suivante.
I-3-1-Sa biobibliographie
Assia Djebbar ou de son vrai nom Fatima-Zohra Imalayène, est née le 04 aout 1936 à
Cherchell. Elle fréquentait l’école coranique et poursuivit ses études jusqu’en juin 1955
où elle a réussi le concours d’admission à l’école normale supérieure de Sèvres, elle
était déjà la première algérienne qui s’est intégrée à cette école.
En 1959, elle enseignait l’histoire de l’Afrique du Nord à l’université de Rabat, puis en
Alger en 1962.

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